Quand l'histoire se termine bien — 2020-12-26

Quand l'histoire se termine bien

Paris - Écrire une histoire digne d’un conte de fées contemporain, cela n’arrive pas tous les jours.  J’ai eu vent de la nouvelle alors que je venais tout juste de prendre mes fonctions à Paris,  comme adjointe en charge de notre agenda en ligne. 

Je l'ai appris par un Whatsapp. La famille irakienne que j’avais suivie avec le photographe Aris Messinis et la vidéo reporter Celine Jankowiak sur les routes et chemins cahoteux de six pays Européens en 2015, en pleine crise migratoire, avait obtenu le droit d’asile aux Pays Bas: le pays des merveilles pour eux.

La torture de l’attente des papiers étaient enfin terminée. Dans la  grande salle de rédaction proche de la Place de la Bourse à Paris où je travaille, je trépignais de joie et d’émotion et racontais l’histoire à qui voulait l’entendre. 

“Il faut que tu ailles les voir et que tu écrives cette histoire”, a réagi Deborah Pasmantier, en charge des grands formats, qui, dès le début m’avait encouragée à suivre cette épopée sur le long terme. Je ne pouvais être plus d’accord.

Alors la vaillante équipe formée par Aris, Céline et moi-même s’est reformée, le temps d’une dernière visite —  est-ce la dernière ? —  à cette famille à laquelle nous nous étions bien attachés. J’ai repassé mentalement le film de notre rencontre. 

Le soleil se levait sur  Gevgelija, un village tranquille de Macédoine du Nord. Le 3 septembre 2015, des centaines de personnes venant en majorité de Syrie, d’Afghanistan et d’Irak se serraient, espérant aborder un train après une traversée désespérée, de l’est de la Méditerranée vers l’Europe. Objectif: la Serbie, étape suivante de leur interminable périple vers l’Europe, où ils espéraient une vie meilleure.

C’était le début de “la route des Balkans”, empruntée par 760.000 personnes cette année-là.

Dans la foule: des vieillards, des mères et leurs nouveaux-nés, des amputés de guerre, des amoureux main dans la main et beaucoup, beaucoup de familles avec leurs enfants. Alors que je prenais frénétiquement des notes, Aris et Céline s’étaient approchés d’un jeune père avec son enfant dans les bras, suivi de son épouse, une jolie brune aux cheveux ramassés en chignon.

“Serene, va leur parler. Cette famille, il faut qu’on la suive”, m’a dit Aris, photojournaliste chevronné, en me montrant Ahmad, Alia et Adam, alors âgé de quatre mois. 

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