Contrat open bar de l’armée — 2017-10-20

La France doit « entamer sa cure de désintoxication » avec Microsoft

Ceci est un résumé ; pour le texte intégral suivre le lien.

Au Sénat, une élue propose une résolution pour mettre en place une commission d’enquête sur les contrats passés entre Microsoft et le ministère des Armées.

...Pour évoquer cette affaire mal connue du public et apporter un éclairage à l’aune de l’initiative de la sénatrice, nous avons pu nous entretenir avec Étienne Gonnu, le chargé de mission affaires publiques à l’April (l’association de promotion et de défense du logiciel libre, qui est depuis longtemps mobilisée sur ce dossier) et qui, à ce titre, s’occupe des dossiers institutionnels.

...Étienne Gonnu – On appelle contrat « Open Bar » le contrat conclu en 2009 entre le ministère de la Défense français et la société Microsoft, sans appel d’offres ni procédure publique et contre l’avis des experts militaires. Celui-ci permettait au ministère de la Défense, pendant toute la durée du marché, soit quatre ans, un droit d’usage d’un certain nombre de produits Microsoft (tout le catalogue : bureautique, outils de développement, logiciels serveurs… à l’exception des jeux) et de services associés.

...Sans rentrer dans des spéculations, les points bloquants sont à mon avis de deux ordres : d’abord, une dépendance technologique très importante, dont la sortie ne peut que s’envisager, au mieux, sur du moyen terme. ... Ensuite, ce contrat Open Bar avec Microsoft n’est qu’une partie émergée de l’iceberg des relations entre Microsoft et l’État français.

...Elle est indispensable et salutaire, vu le niveau d’entêtement de la Grande Muette à justifier par tous les moyens son addiction ou à refuser toute forme de débat public. Par ailleurs, l’exposé des motifs de la proposition de résolution offre une très bonne lecture des enjeux, la sénatrice y montre sa bonne maîtrise d’un dossier pourtant très complexe.

...La création d’une commission d’enquête permettra au Parlement d’exercer sa mission de garant des politiques publiques et de faire la lumière sur les relations opaques et préoccupantes qui existent entre Microsoft et l’État français.

...Est-ce qu’une initiative au niveau européen ne serait pas la solution, sachant que la Commission européenne reconnaît la dépendance de la communauté aux logiciels Microsoft ?

...La Commission européenne montre d’ailleurs bien son impuissance à en sortir car malgré ses discours, la politique affichée de la Commission reste pleinement ancrée dans une conception rentière du droit d’auteur, qui bénéficie évidement à des entreprises comme Microsoft.

...Une commission d’enquête est un préalable indispensable, pour au moins faire un état des lieux de la situation de dépendance, ce qui permettra ensuite de mettre en place une réelle politique de migration vers une informatique libre, loyale et souverainement maitrisée.

L’Open Bar est d’ailleurs à lui seul un argument parfait pour montrer la nécessité de mettre en place une véritable priorité au logiciel libre dans les administrations publiques.

Lu sur Numerama : Contrat open bar de l’armée : la France doit « entamer sa cure de désintoxication » avec Microsoft