Nicolas Hulot, flash-back et come-back — 2018-11-22b

Trois mois après sa démission qualifiée d’impulsive par la macronie…

Ceci est un résumé !

Trois mois après sa démission qualifiée d’impulsive par la macronie, l’ex-ministre de la Transition écologique revient dans le débat public ce jeudi soir sur France 2.

...Même s’il ne revient pas à la télévision pour tout déballer car il ne veut pas «ajouter de la division à la division», comme il l’a dit le jour de sa démission, Hulot en a gros sur le cœur.

...L’ex-présentateur vedette devenu ministre populaire ne manquera pas non plus d’être interrogé sur la taxe carbone, lui qui porte cette mesure depuis plus de dix ans, dont la hausse provoque aujourd’hui la colère des «gilets jaunes».

...Ce que se garde bien de dire l’exécutif, c’est que Nicolas Hulot a sonné l’alarme tout l’été sur les risques élevés de fronde sociale en cas de hausse brutale de la fiscalité écolo sans contrepartie pour les ménages modestes.

...Dans cette note listant une dizaine de points à ses yeux incontournables et sur lesquels il souhaitait avoir une réponse et des engagements écrits plutôt que de vagues promesses, Nicolas Hulot évoquait la révision de la politique agricole commune (PAC) ou la lutte contre l’artificialisation des sols, pour laquelle il réclamait un calendrier et un échéancier. ... Pour l’ex-ministre, deux scénarios devaient être sur la table : ramener la part du nucléaire dans le mix électrique à 50 % en 2035 (contre 71,6 % en 2017) ou, plus ambitieux, se rapprocher de l’échéance déjà inscrite dans la loi, à savoir 2025.

...Autre anecdote disant le désamour entre le sommet de l’Etat et l’ex-ministre : début juillet, alors qu’il présentait le plan biodiversité sur fond d’effondrement des populations d’insectes, d’oiseaux ou autres espèces encore communes il y a peu, Hulot a été agacé par les plaisanteries d’Edouard Philippe dans son dos, qui faisaient rire ses secrétaires d’Etat, Brune Poirson et Sébastien Lecornu. «C’est dire le peu de cas qu’ils font de ce sujet», souffle à présent le retraité de la politique à ses amis, déplorant que ce plan n’ait pas été assez financé. ... Alors que le ministre avait demandé que le conseiller politique de la Fédération nationale des chasseurs, Thierry Coste, ne soit pas présent, celui-ci se pavanait dans les locaux - Macron l’embrassant comme si c’était son meilleur ami -, tendait à Hulot un document clamant que «les chasseurs sont les meilleurs protecteurs de la biodiversité» et réclamait une loi pour les protéger de tout droit de poursuite de la part de ceux qui s’opposent à la chasse.

Le poids des lobbys, qu’il a dénoncé le jour de sa démission, Hulot l’a aussi senti en observant les précautions qu’il fallait prendre avec la Malaisie et l’Indonésie au sujet de l’huile de palme car il fallait pouvoir leur vendre des armes.

...Moins d’une semaine après sa prise de poste, le nouveau ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, a suscité la colère des ONG en demandant aux scientifiques de «faire la preuve qu’il y ait des conséquences sur la santé à l’usage des pesticides».

...Sur le plateau de France 2 ce jeudi soir, il aura face à lui au moins deux représentants des lobbys : le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, et la vice-présidente des Jeunes Agriculteurs, Céline Imart, proche de la très productiviste et propesticides FNSEA.

...Malgré la colère actuelle contre la hausse du prix de l’essence, l’ancien ministre dit à qui veut l’entendre qu’il sent que «quelque chose est en train de se passer» dans la société.

Lu sur Libération : Nicolas Hulot, flash-back et come-back