La solution Andronikos — 2012-04-25

La solution Andronikos

Il y a vingt ans, le 30 mars 1992 disparaissait mon idole : Manolis Andronikos. Je n’ai pas vu d’hommage dans la presse ou dans le monde culturel, et je le regrette. Manolis Andronikos est l’archéologue grec qui en 1977 a découvert la tombe de Philippe de Macédoine, père d’Alexandre le Grand. Quand j’étais enfant, je voulais être Heinrich Schliemann, l’homme qui avait découvert Mycènes, puis, à partir de 1977, j’ai  rêvé d’être Manolis Andronikos (…)

Depuis plusieurs années, Manolis Andronikos travaillait à la recherche des tombes royales de Macédoine. Il avait identifié un tumulus en Thessalie, à l'ouest de Salonique qu’il pensait être une tombe royale, peut-être déjà dans son esprit, la tombe. Tous les indices, maigres pourtant, convergeaient vers Vergina (…)

Et puis, on lui coupa les budgets, il n’y avait plus d’argent, il fallait arrêter les fouilles, plier bagages, refaire des demandes de financement, revenir une autre année, pour une autre campagne. C’était fini de son rêve.

Alors, la solution Andronikos. Refusant de renoncer alors que, presque seul, il « y croyait », Andronikos décide, contre les règles de l’art, de forer un puits vertical étroit, rapide, depuis l’apex du tumulus, à l’endroit estimé de rencontre avec la chambre funéraire. En quelques dizaines de minutes, il parvient au toit d’un petit bâtiment intact dont seul apparaît la clé de voûte. Il descelle la clé de voûte passe une torche dans la pénombre et découvre sous ses yeux le trône de Philippe de Macédoine, le carquois, les offrandes. Et le reste est de l’histoire (…)

Lu sur Les blogs de Mediapart : La solution Andronikos